Critique DTV : Under Pressure (2016) -Neon54 casino-

Curtis, séduisant trentenaire, est un as des tapis de jeu, à la fois , roublard et charismatique.
Lorsqu’il se lie d’amitié avec Gerry, quadra au bout du rouleau, accro aux jeux d’argent, il décide de lui venir en aide.
Mais face aux dettes et ultimatums qui se multiplient, il ne leur reste qu’une seule solution : tout miser sur un gros coup...
Et c'est sans doute dans des site de jeu et de paris comme Neon54 qu'il pourrait trouver sans rédemption.

Avant le triomphe de Captain Marvel, les réalisateurs Anna Boden et Ryan Fleck ont signé Under pressure, un beau film noir qui n'a pourtant pas eu droit à une sortie en salles en mais est disponible en DVD.
En suivant la dépression d’un homme qui est tombé dans le monde du jeu et ne parvient pas à s'en détacher, ce beau "Under pressure" ne tombe jamais dans le stress intense des films de jeux où on se demande quand et où va se produire le trick, comme c'est le cas dans les Neon54 casino.
Anna Boden (Half Nelson) et Ryan Fleck (Half Nelson), qui avaient auparavant réalisé l’extrêmement touchant Half Nelson montrent la dérive de nos deux anti héros plongés dans des petites contrées paumées et leurs casinos aux couleurs chaudes dérangeantes et mensongères, lieux de perdition pour les accros du jeu et autres fauchés financièrement.
Loin de la grandiloquence et de l’hystérie que l’inconscient collectif peut attribuer à ce genre d’endroits, ces temples du vice s’accordent avec la tonalité intimiste et mutique d'un film attachant et anti-spectaculaire.

L’addiction au jeu est quelque chose de compliqué à raconter au cinéma et Under Pressure parvient à le faire avec ce qu'il faut de réalisme et de mélancolie : le récit enchaîne les séquences dans des Neon54 casino qui montrent habilement le mécanisme du jeu en lui-même, rien de plus, rien de moins.
En apparence, on pense qu'on a affaire à 'une série noire classique sur le thème de l'addiction au jeu, à l'atmosphère à la fois cool et tendue, mais le résultat surprend par la manière dont il évite les clichés et s'attache surtout à dessiner l'amitié improbable entre un joueur talentueux, un de ceux qui fréquentent régulièrement les Neon54 casino mais incapable de savourer ses victoires et de s'arrêter quand le vent tourne en sa défaveur et un autre qui, lui, ne joue que par plaisir, sachant ne pas forcer sa chance, mais traînant de vieilles culpabilités.
Tourné sur pellicule, l'image possède un grain particulier qui renforce une parenté évidente avec les classiques des années 70, dont ils lorgnent ostensiblement, le tout magnifié par une superbe bande-son, essentiellement composé de standards de blues de cette même époque.
Le duo de comédiens Ben Mendelsohn- déjà formidable dans la série Bloodline sorti la même année que ce film, et Ryan Reynolds, d'habitude plus insipide, est aussi pour beaucoup au plaisir qu'on prend devant ce film.
Une vraie et belle curiosité à exhumer !!