La nuit je mens – Morgane Cadignan : Vivre pour le meilleur de sa plume – Comédie de Paris

Le stand-up était loin d’être une évidence pour Morgane Cadignan. Elle est tombée dedans « par accident », un peu comme Obélix avec la potion magique. Après des études dans la publicité, elle e quelques mois dans le journalisme et la critique cinéma. Un jour de projection, les larmes montent dans les salles avec cette envie folle de devenir comédienne.
Appuyée par son père, elle e par une école de théâtre et le conservatoire d’art dramatique de Versailles avant d’atterrir par hasard au café Oscar pour une scène ouverte. Quelques lignes grattées pour 5 minutes de age deviennent des 15 minutes au fil du temps. Jusqu’à son premier spectacle Confessions Nocturnes.
La nuit est de nouveau au rendez-vous avec son deuxième seule-en-scène La nuit, je mens. La référence d’Alain Bashung n’est pas anodine mais un clin d’œil à sa famille et notamment son père, comme elle confiait au Parisien : « C’est vraiment un de mes artistes préférés. Mon père l’écoutait beaucoup, il y a quelque chose de l’ordre de l’héritage familial. » Si la scène reste le premier lieu pour être soi-même, la nuit arrive juste après : « ce titre évoque la nuit, et c’est un peu le théâtre de toutes les excentricités, l’endroit où tu peux être qui tu veux. Mes grandes peines et mes grandes joies ont toujours eu lieu quand il faisait sombre. »
19h ées, les lumières s’éteignent à la Comédie de Paris. Un spot pointe Cadignan qui énonce une vérité honteuse pour certain.es : tout le monde ment. Pas d’hypocrisie à laisser cet acte comme pêché, juste une évidence. Ce sont ces petits arrangements avec la vérité qui te grandissent, qui omettent pour ne pas aggraver une situation ou tout simplement te permettent de rester dans les règles sociales. Cadignan assure le maîtriser à la perfection. La preuve, c’est une histoire de famille ! Son grand-père racontait mille-et-une histoires. De chaque objet, il en tirait une légende. Quelques années plus tard, l’humoriste apprit qu’une grande partie n’était pas vraie, tout ceci était une parade pour conter à sa femme.
L’héritage familial se poursuit, Morgane nous raconte sa période de collégienne aux tresses collées qui s’invente une vie en espérant intéresser ses camarades puis ses tracas de la trentaine. Mentir lui a été bénéfique pour se protéger, survivre comme tant de femmes, face à une rencontre soudaine quand trois heures du matin sonnait ou encore lorsqu’un mec demande si t’as joui (alors que pas du tout…).
Avec le punch bien rôdé et la plume tatillonne, Morgane Cadignan nous fait er par des montagnes d’émotions, beaucoup de fous-rires dont les larmes prennent un goût amer par moments.
Parce que mentir, c’est aussi faire semblant que tout aille bien pour tout le monde alors que celui-ci va vite, souvent trop vite dans ses bouleversements… Une chose est certaine (pas de mensonges ici) : qu’est-ce qu’elle fait du bien ! Que c’est bon de continuer à la découvrir après Inter !
Crédits photos : Hélène Pambrun
La nuit je mens
Écrit par Morgane Cadignan
Collaboration artistique Clio Garcia
1h10
Tous les mercredis à 19h
Représentations exceptionnelles les jeudi 10,17 et 24 avril 2025 à 19h également
Jusqu’au 25 juin 2025
Comédie de Paris (Paris 9ème)
Jade SAUVANET