Rentrée littéraire : Jeux de dame - quand Thierry Dancourt fait son Modiano
" Solange revenait vers eux. Elle s'avançait avec précaution, dans la pénombre en regardant où elle posait le pied. Rejetant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle s'aperçut qu'elle avait perdu une des épingles qui les retenaient; celle ci avait du tomber tout à l'heure sur le canapé de la bibliothèque. Quand elle a devant le cadre bleu de l'aquarium des napoléons, celle cise découpa en ombre chinoise."
Impossible en parcourant Jeux de dame le nouveau roman de Thierry Dancourt ( découvert en 2008 avec Hôtel de Lausanne, qui avait obtenu le prix du premier roman) de ne pas penser à Patrick Modiano tant leurs univers semblent se redre, et même se confondre par endroits.
Jeux de dame, comme les ouvrages du récent Prix Nobel comptent bien plus par son atmosphère et les mystères qui s'en dégagent que par l'intrigue, forcément déceptive.
Ici, Jeux de dame est entièrement centré autour d'un personnage féminin- Dancourt préfère largement les portraits de femmes à ceux des hommes- Solange , un personnage totalement insaissisables, dont la moindre action (les musées qu'elle visite, les promenades en voiture qu'elle fait, les voyages soudain à Berlin) dégagent un vrai aura de mystère que le Paris et le Berlin des années 60 qui sert de cadre à (la mince ) intrigue ne peuvent qu'alimenter.
Un personnage froid, détaché, presque exterieur à sa propre vie qui charrie un nombre d'énigmes qui ne seront pas totalement résolus par le dénouement. Jeux de dame a un coté un peu décousu tant et si bien qu'il ne faut pas s'attendre à une mécanique de roman d'espionnage parfaitement huilé mais plus un roman d'ambiance élégant et racé qui mélange é et présent avec un certain style..
Cependant, difficile de surer le maitre.. face aux grands chefs d'oeuvre du maitre ( Villa triste, un pedigree), ce Jeux de dame ( ou jeux de d' âme?) qui se lit avec curiosité mais sans ion est quand même quelques coudées en dessous..