The Third Murder : Kore-eda s’aventure dans le film du procès
Après TEL PÈRE, TEL FILS, NOTRE PETITE SOEUR et APRÈS LA TEMPÊTE, "The Third Murder", le nouveau film de Kore-Eda Hirokazu, sorti le 11 avril dernier en salles.
Le cinéaste japonais, un des plus reconnus internationalement, décide de quitter son genre habituel- le drame intimiste familial- pour aller du coté d'un registre différent, le thriller judiciaire
Le réalisateur-scénariste Hirokazu Kore-eda s’aventure pour la première fois dans le genre avec pas mal de scènes de procés ( on pense un peu aux romans de John Grisham ou Michael Connelly ou à certains films américains des années 50/60 ) et le suspens psychologique, mais toujours sous l'angle de la complexité des rapports familiaux.
Hirokazu Kore-eda construit un labyrinthe de présomptions, de doutes, comme si ses protagonistes n’étaient pas maîtres de leurs convictions, remises constamment en question.
Apre, contemplatif, atteignant parfois les cimes du métaphysique,"The Third Murder" interroge la justice humaine, et montre à quel point il est un maître quand il s’agit de brosser sur grand écran la palette des sentiments humains.
Les face-à-face entre l’inculpé et son défenseur sont formidables et remarquablement mis en scène.
En reprenant des questionnements chers à son cinéma comme les notions de rédemption, de culpabilité et de Kore-Eda cherche à transcender ce genre film de procès de facture plutôt classique, plutôt que faire suivre au spectateur les rails d’une enquête balisée.
Plus qu'une enquête policière forcément un peu déceptive, qui laissera pas mal de questions ouvertes, ce sont les personnages et la nature particulière de l'âme humaine qui interessera Kore-Eda avec une galerie de beaux personnages appuyée par un joli trio Masaharu Fukuyama, Koji Yakusho et Suzu Hirose ..
A noter qu'avec son nouveau film "Une affaire de famille", Kore-Eda Hirokazu sera en compétition officielle à Cannes qui commence demain et semble revenir à ses fondamentaux car le pitch met en lumière des secret familiaux à partir d’un événement bénin issu d’un petit larcin.