Critique Cinéma: Park : Grèce, année Zéro ...
Après deux courts-métrages remarqués, la cinéaste grecque Sofia Exarchou a réalisé un premier film tourné en 2016, mais qui ne sort en salles que cet été, une âpre et cruelle une immersion dans la vie d’une jeunesse grecque désœuvrée.
On a aimé ce portrait d’une jeunesse athénienne désœuvrée pour qui tout est possible, du moment que cela vient la détourner de son ennui.
Combat de gosses et de chiens. Des gosses oubliés qui luttent et se battent pour s’aguerrir, pour devenir fort en groupe ou bien seul, pour affronter la vie qui, chaque enfant le sait, ne fera pas de cadeau.
Le village olympique est le théâtre de ce désenchantement et de cette tragédie. Désaffecté depuis quinze ans et complètement délabré, il sert de refuge à une bande de gosse abandonnée, comme un triste constat d’un pays qui ne croit plus à son é ni à son avenir.
La fête est finie et le pays ne s’en remet pas.
Dieu que ce film est triste, filmé très cru, un peu comme Pialat première période, on pense aussi à “e ton bac d’abord” qui était également le portrait sans concession d’une jeunesse sans avenir...
Park est un beau film triste, un teen movie âpre et cru, impossible de ne pas penser au désespoir de Bunuel lorsqu’il filme les enfants de Mexico dans “Los Olvidados”.
Athènes est une capitale européenne et sa jeunesse est la nôtre.
Evidemment le sous texte politique et social d’un pays qui ne se remet pas de la crise est une évidence, c’est d’ailleurs ce qui fait son intérêt, un peu comme si on nous donnait des nouvelles d’une cousine éloignée qui ne se remet pas du Covid..
Park , un film de Sofia Exarchou
Avec Dimitris Kitsos, Dimitra Vlagopoulou, Thomas Bo Larsen
Grèce - 2016 - 100 min - Drame - Couleur - 1,85
AU CINÉMA LE 8 JUILLET 2020