Critique : WHITE RIOT. un ionnant documentaire musical plus que d'actualité!
"La Grande-Bretagne est prête pour un leader fasciste. Après, tout, le fascisme est d’abord un nationalisme. Je crois profondément au fascisme, les peuples ont toujours été plus efficaces sous un régime militaire."
"Y a-t-il des étrangers dans le public ce soir? Si oui, levez la main. Les ba-sanés, je veux dire, c’est vous que je regarde. Où êtes-vous? Je suis désolé mais un putain de basané... un Arabe a touché les fesses de ma femme. On va me dire que, oui, c’est à ça que res-semblent tous ces foutus étrangers et tous ces basanés, ils sont dégoûtants, c’est la vérité. Eh bien, où que vous soyez, je pense que vous devriez tous partir. Pas seulement quitter la salle mais quitter notre pays."
Qui a prooncé ces deux sentences, à quelques mois d'intervalles, particulièrement idéologiquement rances? Des leaders d'extrême droite?
Vous n'y êtes vraiment pas!
Il s'agit en effet de très grandes stars du rock anglo saxon, respectivement David Bowie et Eric Clapton, dans le milieu des années 70 en pleine vague d'une série de meurtres racistes, alors même que le rock et la contre culture était plutôt là pour rassembler et féderer les communautés.
Ces déclarations enflammées - ainsi que celles de Rod Stewart, mis récemment en avant dans le sublime film de François Ozon- auront paradoxalement donné naissancé au mouvement Rock Against Racism, " comme le montre parfaitement " White Riot", le long métrage documentaire anglais réalisé par Rubika Shah, particulièrement concernée par le sujet.
Le documentaire montre bien comment ce mouvement spontané mais bien déterminer va alors organiser deux grands festivals de musique, dont l'un en 1978, rassemblant plus de 80.000 personnes à Trafalgar Square à Londres avec en point d'orgue cette idée assez incontestable :
«On veut de la musique rebelle, de la musique de la rue, de la musique capable d’anni-hiler la méfiance et la peur mutuelle. Une musique de crise. Une musique de maintenant. Une musique qui sait contre qui elle se bat. Rock contre le Racisme! Aimez la musique, haïssez le racisme!»
Un très grand concert où se sont produit des groupes phares du mouvement punk de ces années 70 The Clash, Sham 69, Steel Pulse ou encore Tom Robinson.
Des artistes qu'on retrouve dans le documentaire, tout comme The Selecter, Poly Styrene et Alien Kulture qui reviennent avec pas mal d'émotions et d'anecdotes souvent croustillantes sur la génèse de ce moment à part dans la culture musicale internationale.
Rock Against Racism avec les mythiques The Clash en première ligne, va incontestablement réconcilier sur des rythmes punk, rock ou reggae les communautés d’un pays en crise.
Tous ceux qui auront assisté à la performance des Clash au Carnaval Rock Against Racism ne l'ont semble t- il jamais oublié, contrairement aux déclaration sus citées de Bowie et Clapton, ce qui est finalement plutôt rassurant.. On voit notamment à quel point l'histoire du rock n roll, aura souvent été ébranlé entre un certain coté réactionnaire et un autre révolté et anti extremiste et se retrouve à jongler entre ces deux pôles contraires.
White Riot entrmêle avec une belle fluidité et en en perdant jamais son spectateur, images d'époques bien conservées avec des interviews réalisées de nos jours spécialement pour le documentaire, dont celles de Topper Headon des Clash et de Tom Robinson.
Une très intelligente utilisation des archives, notamment vidéo rend le film dynamique et très captivant à suivre. Les parties musicales sont particulièrement réussies et montrent l'incroyable diversité et créativité du rock anglo saxon de l'époque
En ces temps de montée du racisme du fascisme tout autour du globe, du succès des populismes , le film de Rubika Shah est incroyablement actuel et nécessaire et White Riot est une histoire édifiante qui montre comment la culture des jeunes peut faire toute la différence; un message auxquels tous les fans de culture ne peuvent qu'adhérer !
Un documentaire électrisant pour rattraper cet été particulier où les festivals de musique seront absents des manifestations culturelles de et de Navarre!
Le film sera visibles en salles le 5 août 2020