Pour la troisième fois, Hubert Bonnisseur de La Bath arrive sur les écrans et, c’est une chance pour les spectateurs, il est encore plus con que les deux autres fois.
C’est en R12 Gordini que, cette fois-ci, il sauvera la démocratie.
Hiver 1981. Sous la menace d’une prochaine arrivée des chars Russes sur les Champs Elysées, Mitterrand (prononcer Mitrand) n’a jamais été aussi haut dans les sondages, Hubert s’envole pour l’Afrique.
Un jeune agent secret français a disparu.
Sur ce continent inconnu Hubert va déployer tous les talents qui nous ravissent depuis des années, misogynie, racisme, paternalisme, chauvinisme, homophobie, fatuité, morgue et mépris.
Il est vrai que la Françafrique associé à la Guerre froide est un terrain de jeu idéal pour notre super agent et un terreau fertile et inépuisable pour les scénaristes.
En ce début des 80’s, OSS117 découvre le socialisme, l’informatique, le Walkman, les métrosexuels et des problèmes érectiles.
Hubert était déjà un jeune con, en général cela ne s’arrange jamais avec l'âge et l’agent 1001 jeune et fringant trentenaire est là pour le lui confirmer.
On peut dire que, malgré un a priori défavorable, Nicolas Bedos a largement réussi son pari” : Alerte rouge en Afrique noire” est une belle réussite, un beau film à la mise en scène élégante.
Il s’approprie notre cher et con Hubert et le plonge dans le cinoche clinquant et pétaradant des années 80, ce n’était pas gagné car les images criardes du cinéma reaganien des années frics a donné des ophtalmies et des céphalées à nombres de cinéphiles.
C'était un pari risqué car l' iconographie des années 80 est beaucoup moins esthétique que les années 50 ou 60, qui servait de cadre aux deux premiers volets : lumière criarde..meubles Paulin, tableaux Vazarely;.chemises pelle a tarte,pyrotechnie...
Bref la nostalgie chic ne jouait pas forcément pour lui, et il réussit tout de même a réaliser une œuvre a la manière de bien menée ...et tout ce que l'on peut lui reprocher était dans les films qu'il parodie..
Un scénario géopolitique intelligent et parodique, des dialogue vachards, des acteurs très sérieux dans la déconnade et notre Jean Dujardin, parfaitement habité par l’esprit Hubert Bonnisseur de La Bath, érige un monument grandiose à la bêtise.
Le spectateur conquis, en quittant la salle se dit en lui même: “ il faut être sacrément intelligent pour jouer avec autant de sincérité un con pareil.”