A voir sur Ciné + : A single man, le premier long très stylisé de Tom Ford
Adapté d'un roman éponyme du Britannique Christopher Isherwood, A Single Man dresse le portrait de George Falconer, un professeur d'université d'âge mûr, dont le compagnon meurt dans un accident de voiture. Huit mois plus tard, "se réveiller chaque matin est une douleur" pour George qui perd le goût de vivre, malgré le réconfort apporté par sa vieille amie Charley, elle aussi rongée par la solitude. Témoin de cette dérive, un jeune élève, nommé Kenny, se rapproche de lui.
Pour sa première incursion et seule à ce jour dans le domaine du cinéma, le couturier américain Tom Ford offre avec ’A Single Man’ un film maîtrisé et cohérent, à l’esthétique remarquable. Servi par un casting de haute volée mené par le trio Colin Firth, Julianne Moore et Nicholas Hoult, le long-métrage nous expose le deuil et le masque social devenu inable d’un homme dont la vie l’étouffe.
En effet, du premier film du génial créateur de mode Tom Ford, on pouvait s'attendre à une oeuvre extremement travaillée et stylisée, et effectivement, des les premières images, on est subjugé par la beauté visuelle qui se dégage de ce film, au sujet terriblement sombre. Et là, très bonne nouvelle: contrairement à certains films, la beauté des images n'oblitère pas la force de l'intrigue et le scénario recèle en son sein une idée que j'ai trouvé très belle : Falconer, persuadé à son lever qu'il mettra fin à ses jours dans la soirée, ne va, au cours de la journée que faire de belles rencontres qui pourrait influer sur son projet initial.
Et la mise en scène suit cette évolution psychologique: couleurs marquées au début, elles deviendront plus lumineuses à la fin du journée, qui se terminera par une cruauté doucement ironique.
Le long métrage de Ford nous présente la vie pesante de son personnage principal George, dont on suit les moments les plus intimes (souvenirs personnels de son amant défunt, tentative de suicide dans son lit).
Au corps raide et au visage imible, George n’est que l’ombre de lui-même, un personnage mort à l’intérieur.
Le film vaut aussi et surtout peut etre pour la prestation de Colin Firth, juste avant son rôle dans le discours d'un roi qui le consacrera définitivement , éblouissante de sobriété et de douleur contenue, achève de faire de cet single man une excellente fréquentation.
Le comédien anglais est tout simplement magnifique dans ce rôle et n’a pas volé ses prix d’interprétation au Festival de Venise 2009 et aux Bafta 2010.
A voir depuis le 13 février sur Ciné + dans le cadre de la sélection Haute Couture et sur My Canal .