ENTRETIEN AVEC ARNAUD DUCRET POUR LE VISITEUR DU FUTUR
ENTRETIEN AVEC ARNAUD DUCRET
Comment avez-vous intégré la bande du Visiteur du Futur ?
C’est François Descraques qui m’a fait parvenir son scénario. Je ne connaissais pas son univers, mais en lisant ce script j’ai tout de suite trouvé ça génial. Par la suite, j’ai découvert que c’était une websérie puis une série à succès. Lors de notre premier rendez-vous, j’ai tout de suite été touché par sa façon de parler de cinéma, son enthousiasme, la précision de son regard. Pour préparer le tournage, j’ai regardé quelques épisodes du Visiteur.
Ca m’a ému de voir les premiers, où c’est vraiment tourné avec le caméscope de famille, dehors, avec juste l’envie de faire marrer et de raconter des histoires. De voir que cette histoire continue aujourd’hui sur grand écran, c’est dingue et c’est assez beau. Le film fonctionne aussi bien pour ceux qui découvrent, comme moi, cet univers, que pour ceux qui le connaissent déjà et sont très heureux de retrouver ces personnages.
Est-ce difficile d’arriver au milieu d’une bande qui travaille ensemble depuis des années ? Oui, j’ai eu peur au départ d’être un peu à l’écart. Ils se connaissent tous depuis longtemps, c’est vraiment une bande d’amis. Mais, très vite, une vraie cohésion s’est créée entre nous. C’est un vrai film de troupe. Et moi qui viens du théâtre, j’adore ça. Je me suis éclaté avec eux.
Qu’est-ce que ça fait d’être le héros d’un film de science-fiction, avec un robot, des zombies, la fin du monde et des flingues ?
J’ai grandi avec les films de Steven Spielberg et de James Cameron. Et je sais à quel point François a le même amour que moi pour ce cinéma américain. C’est un pur film de genre, assez jubilatoire à jouer. François a eu l'intelligence de faire un film pour toute la famille, son univers n’est jamais violent gratuitement, l’enfance n’est jamais loin. Ça m’a beaucoup touché. D’ailleurs, dans le terrier avec tous les enfants perdus, il y a mon propre fils. J’ai aimé que l’on vive cette expérience totalement folle ensemble. Une grande fierté.
C’est aussi un film sur la famille, sur la relation compliquée entre ce père que vous incarnez et sa fille, les non-dits…
Je trouve que le film est vraiment d’actualité. Mon personnage n’est pas un homme mauvais. C’est quelqu’un qui n’imagine pas les conséquences de ses actes. Le Visiteur va lui révéler une vérité qu’il ne veut pas voir. Ce qui est touchant c’est que cette prise de conscience n’est pas manichéenne. Mon personnage aime sa fille. Ils ne se comprennent plus parce qu’il y a entre eux une blessure qui petit à petit les sépare. Mais ils s’aiment, profondément.
Vous êtes un acteur de comédie mais, ici, vous avez une partition souvent plus grave, plus en retrait. Comment avez-vous abordé cette tonalité ?
C’est la bande du Visiteur qui est un peu dingue : Florent, Raph’ et tous les autres, ils sont dans la comédie pure le plus souvent. Avec Enya, on était dans un entre-deux, entre la surprise, la colère, la peur et la comédie. On était souvent « spectateurs » de leurs conneries.
Et ça demande d’être très à l’écoute, de recevoir les effets, d’être le plus sincère possible pour que cet univers complètement fou soit crédible. François a un vrai sens de la comédie donc c’était très agréable de se laisser porter. Vous êtes un petit nouveau dans l’univers du Visiteur.
Le film est très attendu par les fans de la saga. Comment appréhendez-vous cette sortie ?
Je découvre tous les jours à quel point cette saga a touché toute une génération. Je suis extrêmement fier d’être dans ce film. Je le dis, parce que quand on a un réalisateur en comme François, il faut le mettre en avant. Bientôt les Américains vont nous le piquer ! Je trouvais le scénario super, le tournage a été vraiment joyeux et prenant. Parfois on peut être un peu déçu par le résultat sur grand écran, là franchement, j’ai pris une claque ! Donc je pense que les fans seront contents. Je trouve ça super que ce film arrive sur grand écran et que tout le monde se réunisse dans une salle, certains pour découvrir ces personnages et les aimer, d’autres pour les retrouver. Pour moi ce film, c’est un évènement. C’est le film qui donne envie d’aller en salle et d’y aller avec les gens qu’on aime pour partager ça.