On a lu et adoré " Arpenter la nuit", prix Page des libraires du dernier festival America!!
Dans notre récente liste des dix romans coups de coeur du dernier festival America, il y avait quelques manques dont sans doute le plus fort, celui qui a obtenu le prix Page des libraires du festival
C'est aprenter la nuit de Leila Mottley et c'est on ne peut plus mérité:
Arpenter la nuit de Leila Mottley (quel titre, magnifique non ?), un livre très dur qui reflète la brutalité du monde et en particulier la sordide affaire d’Oakland (ville californienne où se situe ce roman et ville où vit Leila Mottley).
Derrière cette affaire, l’écrivaine rappelle en postface que d’autres affaires de violence à l’égard de jeunes femmes noires (et souvent pauvres) existent et font rarement l’objet de manifestations dans la rue.
Ce roman est donc une façon pour elle de témoigner de cette réalité , de montrer à la fois la peur et le danger que vivent ces jeunes femmes au moment de la puberté et la possibilité malgré tout, de survivre et d’être heureuse à travers l’exemple de son héroïne Kiara.
Kiara, j’ai eu tellement envie de la tirer par la main quand je l’ai vu prendre les mauvaises décisions (et peut-être les seules possibles vu sa situation, c’est tellement facile de juger quand on est au chaud et dans le confort, entourée).
J’ai eu tellement envie de secouer son frère, plus grand qu’elle mais qui semble si immature, si peu les pieds sur terre. Kiara est seule à se battre, bien décidée à ne pas être expulsée de son logement. Kiara, elle ne se plaint pas, elle serre les poings, les dents et elle crie à l’intérieur.
Et même le jour où elle rencontre quelqu’un, née du bon côté elle, pour la défendre, tout n’est pas bien qui finit bien.
Résilience ou capacité à trouver ce qui l’accroche encore à la vie quand l’univers entier semble contre elle, Kiara tient debout pour Trévor, le fils d’une voisine qu’elle a quasi adopté, pour sa copine à qui elle cache tout pourtant, pour son frère.
On tourne, très fébrilement, les pages d’Arpenter la nuit, en vacillant en écho avec notre héroïne Kiara et en priant pour qu’elle ne s’effondre pas.
On l'adore cette immersion dans un univers brut, cette rencontre déstabilisante que fascinante. Rien que pour ca, merci Leila Mottley !
Leila Mottley a obtenu le prix Pages des libraires au festival America pour ce roman écrit à 17 ans !