Un beau matin : Mia HANSEN-LØVE signe son plus beau film !!
Comme on pouvait le déplorer ici même il y a quelques années, la réalisatrice française Mia Hansen Love a toujours bénéficié d'une côte très elevée auprès de la presse cinématographique française ainsi qu'auprès des grands festivals internationaux.
Et pourtant, la plupart de ses six précédents films semblaient avoir des défauts réccurents à nos yeux : un sujet souvent fort intéressant sur le papier, mais gâché par scénario souvent confus et jamais complètement abouti ainsi qu'une réalisation assez plate qui ne démontrait pas un point de vue de metteur en scène particulièrement affirmé.
Heureusement, il semblerait que cela a évolué sensiblement: déjà Bergman Island, son avant dernier film en compétition à Cannes 2021 s'éloignait déjà assez joliment d'un naturalisme parfois un peu plombant. Quant à un beau matin que l'on peut retrouver depuis mercredi dernier en salles, Mia Hanse Love livre sans doute son plus beau film; une oeuvre moins froide et cérébrale qu'attendue , presque même solaire (aidé en cela par la splendide photographie de Denis Lenoir)
La cinéaste, s'inspirant de la fin de la vie de son père a souhaité explorer la façon dont peuvent dialoguer deux sentiments opposés, un deuil et une renaissance, le fait de les éprouver simultanément.
La figure du père, au moment où celui-ci est amené à disparaître, s’estompant lentement aux yeux des siens est ici terriblement émouvante et c'est le trop rare et toujours formidable Pascal Greggory qui joue cet homme désarmé et désarmant en voyant sa mémoire et son intellect, tout ce qui faisait le moteur de sa vie, s'effacer peu à peu ...
Cet éminent germaniste est atteint d’une maladie neurodégénérative, le syndrome de Benson, et en arrive au stade où son autonomie n’est plus assurée.
Parallèlement à cela, sa fille renoue avec Clément (Melvil Poupaud), un ancien ami chercheur (« cosmo-chimiste », précise-t-il), et vit avec lui une histoire d’amour, quelque peu bridée par son caractère adultérin.
Tout en sensibilité et en intensité Léa Seydoux irradie du début à la fin du film.
Le sujet, a priori écrasant, appelait une gravité de traitement à laquelle Mia Hansen-Løve ne cède jamais
Et s’il n’atteint pas l’ampleur romanesque ou la richesse formelle de deux autres films français de la rentrée- Revoir Paris ou les enfants des autres- Un beau matin reste un film éminement touchant et digne de bout en bout.
Tout en sensibilité et en intensité Léa Seydoux irradie dans #unbeaumatin sans doute le film https://t.co/SbNak0ad03 émouvant de @miahansenlove a voir au cinéma le 5 octobre @films_dulosange pic.twitter.com/9lmCTgXwlf
— Baz'art (@blog_bazart) September 27, 2022