Baz'art  : Des films, des livres...
8 février 2023

[CRITIQUE] "Animals" - la bestialité des hommes montrée sans aucun filtre

  

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 Brahim est un trentenaire belge qui fête avec toute sa famille et leurs amis l’anniversaire de sa mère.

Sa famille a beau être ouverte, le jeune homme est quand même stressé à l’idée d’inviter son petit copain Thomas, qu’il a décidé de présenter comme un simple "ami". D’ailleurs, le frère de Brahim empêche Thomas d’assister à la fête. Dégoûté, Brahim décide de partir redre son homme au centre de Liège.

Mais à la sortie d’un bar gay, où il cherche en vain Thomas, il va faire une bien mauvaise rencontre, de celle qui scelle un destin à jamais …

Le réalisateur belge Nabil Ben Yadir, découvert avec la comédie Les Barons en 2009, puis revu avec le film sur la Marche des beurs quelques années plus tard,  détonne par son parcours atypique et par son éclectisme.

Son dernier long métrage, « Animals » s’inspire d’une histoire vraie, celle du meurtre sauvage d’Ihsane Jarfi en avril 2012 à Liège, un terrible crime homophobe qui a traumatisé la Belgique en 2012, un crime à rapprocher de celui d'Ilan Halimi survenu en quelques années auparavant.

Particulièrement éprouvant, en ce qui n'il dissimule rien des faits de violence et de torture qu'a ressenti Ishane, Animals aborde  de manière frontale le poison de l'homophobie, qui transcende les milieux sociaux et culturels.

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Brahim en est la victime dans sa famille musulmane - qui ne peut accepter son orientation sexuelle -, mais aussi de la part de jeunes de son âge bien décidé à "casser du PD"

Coécrit avec Antoine Cuypers (réalisateur du déja frappant Préjudice  en 2015), le scénario d'Animals retrace avec minutie, quasi en temps réel, le calvaire de ce jeune homosexuel.

Du côté  de la mise mise en scène, Ben Yadir colle au plus près de son personnage, en l'enserrant dans un format 4/3, qui renforce le sentiment d'oppression du spectateur. 

 Dans le rôle central, celui de Brahim,  le jeune acteur Soufiane Chilah est impressionnant en donnant vie et corps- un corps  terriblement supplicié-  à cette victime expiatoire de la haine de barbares .

Concernant la reconstitution du crime lui-même, Nabil Ben Yidir opte le point de vue des criminels qui filment leur age à tabac avec leurs téléphones portables, rendant la vision de ces scènes à la limite du regardable, mais montrant la violence  dans sa réalité la plus  brute,  et la plus brutale, sans le filtre de la caméra. 

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"Animals" aborde des sujets sensibles telles que la bêtise de ces hommes qui abandonnent leur humanité pour laisser parler leur bestialité, mais aussi de l’effet néfaste de groupe et de cette société violente que nous vivons. Animals est un film choc, sans concession, réalisé avec une grande liberté de ton et qui réussit largement son objectif, celui d'électriser les consciences . 

Animals, de Nabil Ben Ydir

en salles le 15 février 2023 

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