Apprendre à vivre sans toi: la saga Renaud continue
En cette année 1994, pendant que Renaud s'appitoyait sur la mort de son petit chat, un autre chanteur français portant le même prénom sortait un single où il était également question de travail de deuil. A l'époque, je me rappelle avoir écouté alternativement chacuns de ses deux cris du coeur, les 2 CD posés sur ma chaine aux 3 platines ( ils ont pas fait long feu, ce genre d'appareil), et je ne suis pas persuadé qu'on soit pléthore dans ce cas là.
Car ce Renaud là, Hantson de son nom patronymique, n'a jamais vraiment réussi à percer au dela du cercle restreint de quelques afficionados qui le suivent depuis le début de sa carrière, entamée au début des années 80 avec son groupe Satan jokers, dont il n'était pas le chanteur, mais le batteur.
Ce qui est étonnant c'est que Satan Jokers est un groupe de hard rock, assez radical, et que Renaud Hantson s'est ensuite lancée dans une carrière solo dans une veine beaucoup plus pop, pour ne pas dire variété (dans ma bouche, n'y voir aucune connotation péjorative, mais ce n'est évidemment pas le cas pour tout le monde).
A partir de 1987, Hanston va sortir plusieurs albums solos, que j'ai presque tous achetés (c'est fou combien j'achetais de CD à une certaine période), dont le plus réussi et celui qui rencontra le plus de succès ( parfois ca peut être lié) sorti en 1994, et s'appelle Des plaies et des Bosses.
C'est dans cet album que figure ce morceau, Apprendre à vivre sans toi, cette chanson écrite par Hantson en hommage à Michel Berger, décédé deux années avant. Il faut savoir que Renaud Hanston était un peu le protégé de Michel Berger car il l'avait choisi pour faire partie de l'aventure Starmania, dans sa seconde version, puis dans la Légende de Jimmy, dont il jouait le rôle titre.
L'héroïne de la chanson, qui doit donc "apprendre à vivre sans lui" n'est autre que Gall, et comme je fais partie de ceux qui ont été profondément marqué par la disparition de Berger (je me souviens parfaitement à quel moment je l'ai appris), la chanson prend donc une résonnance particulière.
Mais au delà de ce cas précis, ce morceau est, à mon sens, une des meilleures jamais écrites sur le deuil.
Même si les paroles peuvent paraitre faciles, elles sont diablement efficaces, et le crescendo des guitares, notamment sur le 2e couplet, est de ceux qui me transporte le coeur. Dans ce morceau, comme dans d'autres de sa discographie, on pense fortement à du Daniel Balavoine, car Hantson arrive comme le faisait l'interprete de l'Aziza, à monter trés haut dans les aigus, et possède un phrasé un peu similaire, et c'est peut-être une des raisons qui font qu'il n'a pas eu la carrière qu'il méritait certainement, certains trouvant la copie trop conforme.
En entendant, je vous propose d'écouter ou de réécouter ce morceau, 3ème volet de ma rubrique "les trésors cachés de la chanson française".