Fourvière 2017 : Quand Biolay revient dans son Lyon, sweet Lyon...
Benjamin Biolay au festival Les Nuits de Fourvière de Lyon : un concert rock et émouvant
La Fête de la musique est maintenant derrière nous avec son lot de rockeurs du dimanche massacrant la bombe humaine ou de petits rapeurs prépubères mangeant le micro ( j'ai eu droit aux deux hier soir dans mon quartier) mais on continue à vous parler musique sur baz'art.
C'est en effet l'heure du compte rendu de ma première soirée pour 2017 aux Nuits de Fourvière, le retour d'un Benjamin Biolay lundi dernier dans son antre favorite, un an après un sublime concert l'an é que je n'avais pas eu la chance de voir mais qu'on m'avait narré des étoiles plein les yeux.
Alors la tournée Volver 2017 de Monsieur Biolay, on l'a trouvé comment? Mémorable, forcément mémorable :
Gros débat avec ma voisine de gauche ( une igers lyonnaise spécialisée dans la mode pour ceux et celles qui veulent des indices) lundi soir sur les gradins d'un ampithéâtre lyonnais forcément rempli à ras bord.
Pour elle, notre Benjy national est né à Villefranche sur Saône, il est donc caladois ( les habitants de la Calade, la région dont Villefranche est le chef lieu) et non pas lyonnais comme il aime pourtant à se revendiquer dès qu'il remet les pieds sur Lyon.
Pour ma part, le fait que Benjamin Biolay ait étudié la musique au Conservatoire de Lyon d'où il est sorti avec deux premiers prix et surtout qu'il a habité dès ses 15 ans à quelques centaines de mètres de l'ampithéatre dans la ville qui l'a vu naître artistiquement fait qu'il peut légitimement assumer pleinement ses racines lyonnaises...
Cet avis là, je ne semblais pas être le seul à le penser lundi soir à Fourvière tant les lyonnais l'ont manifestement adopté depuis longtemps comme l'un des leurs, et cela Biolay le sait parfaitement , lui qui ne manque pas entre deux morceaux de confier à son auditoire conquis d'avance combien il se sent mieux ici qu'ailleurs et combien il est heureux de revenir dans sa ville de coeur ( et puis bon, ca se saurait si Villefranche accueillait un aussi beau festival que Fourvière, non?).
Concernant Volver, et comme le mois dernier lorsqu'il avait sussuré le morceau à quelques happys fews de son showcase de la Fnac, les 4000 spectateurs étaient forcément aux anges en attendant que notre lyonnais caladois préféré se souvenait "du goût des gens. De la torpeur et des tourments. Y'a pas cinq heures j'avais quinze ans (l'âge qu'il avait en venant sur Lyon donc). Mais plus grand chose de l'enfant".
Pendant tout son concert, Benjamin aura reçu l’accueil ultra chaleureux d’un public lyonnais qui peut parfois être un peu difficile mais qui perd totalement sa méfiance lorsqu'il s'agit d'accueillir l'enfant du pays, surtout que ce soir là Benjamin, très en forme, a particulièrement donné de sa personne sur scène, enchainant les pas de danse sur plusieurs titres- comme sur le très dansant ROMA qui a mis Fourvière en feu- et finissant même par terre, se ruant au sol comme un Jimmy Hendrix des années 2010 sur un "à L'origine" particulièrement intense.
Entouré d’une composition musicale inédite , avec notamment aux manettes le guitariste Philippe Almosnino , un ancien des Wampas), Biolay soigne particulièrement l'orchestration de l'ensemble de sa set list et s'essaie même avec brio à la trompette, mais en n'osant pas se mettre face au public à cette occasion.
Comme d'habitude, lorsque les transitions entre les morceaux se faisaient un peu longues, on a pu mesurer à quel point Benjamin n'est pas forcément le plus doué pour meubler et combien il est plus à l'aise avec une guitare dans les mains, ce qu'il ne manquera pas de prouver lors d'une magnifique version de la Ceinture- agrementéz de quelques cordes particulièrement bienvenues ou encore lors du toujours déchirant Ton héritage, ou le définitivement inégalable la Superbe – trois morceaux qui, de toute façon, se ent largement de commentaires forcément superflues.
Pas de regret à avoir sur cette soirée, même si j'aurais forcément bien aimé qu'il interprète au moins un de mes trois morceaux préférés de son dernier album- La mémoire, Sur la comète ou Arriverderci, hélas laissés de coté mais visiblement, comme il le confie à un public aux anges, il avait prévu au départ beaucoup trop de morceaux, et impossible de faire durer la nuit au delà de minuit, tranquilité du voisinage oblige, donc forcément, des choix drastiques ont été fait.
Par rapport à l'an é, le concert 2017 est de toute façon bien plus rock, moins mélancolique, moins déchirant- Benjamin a du penser qu'Arriverderci aurait surement fait un peu doublon avec le vibrant hommage à Hubert Mounier de l'an é- et bien plus dans l'energie, dans le plaisir partagé, et les (good) vibrations.
Pas d'hommage à Hubert donc et pas de Chiara non plus pour chanter avec lui le si sensuel "Encore / Encore" ( "Je rentre et je sors/Je t'aime encore". sur des riffs qui font beaucoup penser à ceux des Strokes), mais Miss Mastroianni sera de toute façon présente à ses côtés en septembre prochain dans le Beaujolais ( oui tout près de Villefranche) pour la reprise de l'album Home en live lors des vendeanges musicales de Charnay..
Et de toute façon, la playlist de Benjamin nous aura réservé quelques divines surprises lundi soir, comme cette sublime version d'une garconnière resucitée de son maudit album Trash Yéyé que Benjamin continue de considérer comme un de ses meilleurs albums, et qui aura contribué à rajouter quelques degrès supplémentaires à une soirée déjà particulièrement caniculaire.
On n'oubliera pas non plus de citer dans les belles surprises réservées par l'artiste, sa version étonnante de "Miss Miss" enchainée avec le titre "Mon amour/ Ma chérie " d'Amadou et Mariam, donnant un coté très africain que n'aurait certainement pas renié un M qui avait enflammé Fourvière quelques soirs auparavant.
Sur scène, le mélange des genres entre ballade déchirante et titres très rock ou plus dansants opère génialement , et on se dit pendant tous les ages chantés, que jamais la voix de Biolay n'aura paru aussi dense, aussi habituée, aussi voluptueuse- ce qu'on peut mesurer lors d'une interprétation d'un "Négatif " bien plus intense que celle enregistrée en disque il y a maintenant quinze ans.
Bref, comme à chaque fois lorsque Benjamin revient dans sa ville sa région, les coussins de Fourvière auront volé particulièrement haut, et les fans de Benjamin Biolay qui attendaient le concert avec impatience (c'est fou comme un fan de Biolay peut être discourtois lorsqu'il s'agit de pousser des coudes pour rentrer dans l'arène), semblaient être particulièrement ravis, d'après les échos entendus dans la navette du retour.
Car de l'avis de tous, et encore une fois, Biolay nous aura livré un show autant puissant que riches en émotion, et aura offert ce soir là à son cher public un grand moment de plaisir que personne n'aura l'outrecouidanse de bouder.