Oh Lucy! (critique) une jolie ballade, décalée et singulière, entre Japon et USA...
Pour commencer la semaine, on vous propose un petit focus sur" Oh Lucy!", premier long-métrage d’Atsuko Hirayanagi qui arrive dès la semaine prochaine en salles et qu’on a eu la chance de voir en avant-première
C’est un road movie doux amer qui nous ballade entre le Japon et les États Unis, un film aussi libre que touchant et gentiment décalé, une co-production américano-japonaise qui s’inscrit dans la lignée d’autres œuvres, de Furyo au Pont de la rivière Kwai, en ant par le plus récent "Lost In translation", bref dans la lignée de grands classiques du cinéma qui ont également abordé la confrontation entre les cultures occidentale et nippone
Le long métrage est centré autour d’une femme un peu terne, Setsuko, qui va soudainement prendre des cours d’anglais, dispensé par un professeur aussi séduisant qu’anticonformiste puisqu’il est tenu par le revenant Josh Hartnett qui était la semaine dernière sur Paris pour promouvoir le film qui vont lui servir de catalyseur.
En effet, Setsuko va soudainement se révéler à elle-même et aux autres en prenant par hasard un cours d’anglais. Affublée alors d’une perruque blonde, elle se fait appeler Lucy, et lorsqu’elle apprend que sa nièce est partie aux USA avec son professeur d’anglais décide de les redre avec sa sœur envoie tout balader et embarque sa sœur dans une folle virée en Californie.
Par le biais de cette fuite en avant, projection douce-amère des désillusions de son (anti)-héroïne, le film bifurque joliment dans une deuxième partie qui se situe aux States avec un petit côté road movie à la Little Miss Sunshine qui diffère pas mal de la première partie japonaise.
Un Joss Harnett qui a pris plus d’épaisseur que dans ses rôles de jeune premiers comme le médiocre "Pearl Harbor "et qui incarne parfaitement ce décalage entre la société américaine et la société japonaise que cet Oh Lucy montre parfaitement.
Tokyo et ses transports en communs saturés, ses voyageurs poussés au suicide, cette mégalopole immense et dans lesquels les gens tentent de tromper leur ennui de façon plus ou moins décalée tranchent en effet assez terriblement avec cette Californie des grands espaces très solaires.
Délicate et pertinente cette façon singulière et audacieuse de sonder à distance la société japonaise avec ce récit qui se joue habilement des différences et des stéréotypes culturels pour mieux les contourner.
"Oh Lucy! " distille tout du long un charme mineur mais réel, qui tient pour beaucoup à un réussi mélange des genres entre comédie décalée et drame existentialiste. Un mélange sans doute un peu déconcertant au début mais terriblement attachant avec en son centre, une héroïne qui ne fait pas forcément les choix les plus judicieux mais que jamais la réalisatrice ne condamnera.
Un très joli film sort la semaine prochaine, à voir dès le 31 janvier en salles.