Les Cahier de l'Herne mettent en avant le grand philosophe André Comte-Sponville
Qui ne connaît pas André Comte-Sponville ? Chacun loue son art de rendre la pensée nette et la morale juste ; avec lui, Épicure, Spinoza, Montaigne, Pascal et tant d’autres sont devenus nos compagnons de vie. Tel est le destin des esprits clairs : on les croit transparents. La vertu de ce Cahier de L’Herne, prestigieuse collection censée honorer les auteurs « qui ont marqué leur génération », est de redonner à Comte-Sponville sa profondeur et sa consistance.
Bien sûr, il croule sous les éloges signés d’auteurs à succès (Christophe André, Frédéric Lenoir…), de pairs amis, célèbres ou non (Luc Ferry, Charles Larmore…), jusqu’à son maître, Marcel Conche, et des lettres chaleureuses de Clément Rosset ou de Claude Lévi-Strauss. « Vous avez le don pour relever de l’oubli d’anciens problèmes, les rendre vivants et les démontrer actuels », lui écrit celui-ci en 2004, tandis que Francis Wolff loue chez son ami sa « manière de ne pas vouloir penser neuf » mais plutôt de « penser juste ». « Juste », « fidèle », « droit », « honnête homme » sont les qualificatifs qui reviennent.
Mais il reste surtout l’amour de la philosophie, vital : dans une conférence inédite, le matérialiste Comte-Sponville s’explique sur ses raisons d’avoir été et d’être moins spinoziste.
Inédit aussi est l’exposé de sa soutenance de thèse (1983), qui sonne comme le programme que le jeune philosophe se donnait, et qu’il a tenu : « le matérialisme, le désespoir, la solitude ».
Bien loin d’une position de surplomb, Comte-Sponville y défend une « ascension » du sens depuis le réel, depuis la vérité qui se trouve « au fond de l’abîme ».
En parallèle au « Cahier », le philosophe publie un court essai sur Alain. J'ai cru que c'était un homme